Ligne du temps non-linéaire. Il ne s’agit pas vraiment de voyage dans le temps, bien qu’il y ait un peu de ça.  La seule différence qu’il y a entre Clémence et le reste du monde, c’est qu’elle ne vit pas les éléments dans leur ordre chronologique. Elle divise les manières qu’elle a trouvées pour utiliser ces pouvoirs en deux catégories distinctes soumise à deux règles  précises : on ne peut pas se trouver deux fois au même moment et on ne peut pas changer le passé (le présent se situant à l’instant ou Clémence a respiré pour la dernière fois). Les deux manières d’utiliser ses pouvoirs qu’elle a pu découvrir sont : la procrastination, qui permet de voyager dans des instants du passé préalablement laissés vides en faisant un « bond », sa limite personnelle étant d’un bond long (12 heures) maintenu vide pendant une semaine. Si elle veut en faire un autre il lui faudra d’abord combler le vide laissé dans celui là, mais elle parvient à faire plusieurs saut plus petit, bien que ce soit bien plus dur et que la limite totale soit donc plus petite.Les actions qu'elle effectue dans le passé ont des conséquences dans le présent "avant" qu'elle ne les effectue pour de bon. C'est pourquoi elle ne peut rien faire dans le passé qui soit en contradiction avec le présent, tout les actes qu'elle pose sont prévus d'avance, inclus dans une espèce de plan général. Elle n'a jamais essayé d'aller à l'encontre de ce plan mais quelque chose (sans doute un instinct de conservation bien ancré dans la réalité) lui souffle que cela reviendrait plus ou moins à mettre les doigts dans la prise de l'univers: après ça, faudra pas s'étonner que ça pique... La seconde manière est une forme plus classique de vision du futur, volontaire ou instinctive dans le cas où elle se trouverait en grand danger dans un futur plus ou moins proche, plus ou moins probable sous l'effet de l'adrénaline les visions se font plus rapides et floues, comme prise d'épilepsie, ce qui lui permet de prévoir la plupart des coups.Non pas que cela lui soit très utile puisque son coup de poing a à peu près le pouvoir d'arrêt d'un édredon pas trop rembourré.Dans tout les cas, elle ne peut pas rester plus longtemps qu'elle ne parvient à retenir sa respiration ou si le futur est trop éloigné ou trop improbable, qu'un battement de cœur.

aime les choses douce, les soirées cokooning et les desserts ♠ déteste les ivrognes, les artichauts et les comédie dramatique ♠ se mêle de tout, surtout de ce qui ne la regarde pas ♠ est excellente tireuse, surtout sur cible mouvante ♠ parle français,portugais, anglais et espagnol♠ lit beaucoup, rarement dans l’ordre♠ porte de gros pulls 9 mois par ans, quand elle n’est pas en uniforme♠ aime les bottes fourrées♠  aime l’automne ♠ a voyagé dans 34 pays différents♠  adore les fugues de musique classique♠  déteste les romans et les films policier♠ a terminé première du cross annuel 3 fois de suite♠  a été promue "crochet le plus mou de toute l'histoire, tricot inclus" par son professeur de stage

Il faisait noir. Pas une étoile dans le ciel, pas un chant d’oiseau, pas un cris, pas un murmure. Et pourtant, au milieu de ce silence, un son dominait, assourdissant, grave, définitif, comme des portes de prison qui se ferment et se referment encore.
Un battement de cœur.
Derrière ses paupières, quelqu’un alluma la lumière.

«Parfois, un cri retentit. Je n’y fais pas attention. Je monte les escaliers. Arrivée au 5ème, j’emprunte un corridor, puis un deuxième. Je sors les clés de ma poche mais notre porte n’était pas fermée. Après, je me réveille. »
Le psychiatre anone un "Intéressant, intéressant" d'une voix qui suggère qu'il trouve son histoire à peu près aussi passionnante que les quart de finale du championnat inter-scolaire de crapette. Après lui avoir parlé du stress post-traumatique et des trous de mémoires qui l'accompagne, il lui a demandé de ce mettre à l'aise et d'essayer de me souvenir d'un maximum. Ce mettre à l'aise... Facile à dire avec ce type qui l'épie dans son dos, derrière des lunettes en cul-de-bouteille et qui lui semble aussi amical qu'une colonie de blatte. D'ailleurs, c'est bien connu, pour devenir psy il faut être un brin taré.

Histoire de ne plus avoir à subir la voix paternelle de cet homme  qui a vu des cas bien plus étrange au cours de sa carrière, et qui en verra d’autres, de retrouver le silence si doux qui l’avait bercée durant ce que les médecins appelaient, dans son dos, une névrose post traumatique. Dans son dos, le psychiatre lui demande d’essayer de se rappeler ce qui venait après. Ce sera utile lors du procès, elle le sait,donc elle fait un effort. Cet homme ne dois jamais sortir de prison.

Elle sent le vide, mais ce n’est pas comme si elle avait juste oublié. C’est comme si ces quelques minutes, 2 heures en fait, n’avaient tout simplement jamais existé. Elle sent à cet endroit un gigantesque trou qui ne demande qu’à être comblé. Elle n’en a pas envie mais sait qu’il lui reste quelque chose à faire, qu’il viendra un temps ou le devoir devra être fait, la leçon étudiée, la corvée effectuée pour ne pas subir une correction. Alors, elle y retourne.

Elle ferme les yeux, demande à l’horripilante voix, derrière elle, de lui laisser une minute de réflexion, puis suit le tiraillement de responsabilité, presque de culpabilité qui lui noue les tripes depuis son réveil. Elle n’entend plus que le rythme de son cœur. Entre deux pulsations, c’est la chute et sa main tombe brusquement sur la clenche.

De retour devant la porte. Non, ce n’est pas un rêve, pas un souvenir non plus, chaque battement de cœur, chaque geste est tout neuf. C’est la première fois. Ce n’est pas un retour en arrière, pas vraiment. Un nouveau cri retenti, plus réel qu’une brique, plus effrayant qu’un cauchemar d’enfant, plus violent que tout ceux qui l’on précédé. Un sentiment d’urgence la saisi, un instinct primal la pousse et elle tombe presque sur la porte en entrant dans l’appartement.

Son père est debout dans l’entrée. Il a un couteau, lui fait face. A ses pieds la vie fini de déserter le corps lacéré d’une femme. Il lui faut un moment pour comprendre de qui il s’agit. L’homme en face d’elle redresse la tête. Son regard est comme fou. Il lui faut un long moment pour réaliser mais moins long qu’à lui. Une fois que l’information fut arrivée au cerveau elle fuit, terrorisée, mais ne tourne pas les talons.


La minute de réflexion n’est sans doute même pas finie. Son cœur n’a pas accéléré mais il commence à rattraper son retard car le sentiment d’urgence, l’assurance que quelque chose d’horrible est en train de se passer n’a pas disparu. Elle se sent suffoquer, inspire un grand coup puis, sur un ton paniqué, elle interroge l’homme.

« Où est que je vais !? »

Il marque une pause, beaucoup trop longue a son goût, analysant sans se presser le lapsus qu’il pense l’avoir entendu commettre.Comme si il venait soudain de devenir accro à la crapette. Puis répond.

« Une voisine a appelé la police, vous êtes entrée chez elle puis elle a entendu des coups à la porte. »

Elle referme les yeux, avant qu’il ait pu poser une question elle est repartie.


Il est toujours là, n’a pas bougé d’un pouce. Cette fois il ne lui faut que le temps d’un souffle pour se ressaisir, l’adrénaline aidant. Elle tourne les talons et cours. Un étage en dessous, la voisine reviens  avec son chien et s’apprête à refermer la porte. La vieille dame ne s’aperçoit de la présence de l’intruse que quand elle entend une fois demander la police au téléphone. Un couteau s’enfonce dans le bois de la porte. Sans savoir pourquoi, tandis que les cris semblent s’entremêler puis s’effacer, comme un bruit de fond, elle repense à une nuit sombre et froide. A un couple gelé dans leur petite voiture, coincés par la tempête sur une  route de Louisiane. En la mettant au monde, sa mère crie plus fort qu’aujourd’hui en mourant au chaud et dans la lumière.
Elle finit par s’évanouir pour de bon.
…
Le temps a passé, et avec lui le lycée, les dizaines de voyagent, toujours plus loin, payés par des séjours à Las-Vegas et des tickets de loteries, des fiançailles ratées, des études vite expédiées. Elle travaille auprès de la police, son job, c'est de régler des problèmes par le dialogue, principalement sur le terrain, elle l'aime son job même si il lui est arrivé d'avoir a sortir une arme, voir à mettre quelqu'un en joue .Elle empêche des gens de de tester la théorie selon laquelle un corps lancé du 12 ème étage n'est pas beau à voir à l'arrivée, convainc des gamins que tirer sur l'instit ne leur amènera pas de meilleures notes, qu'il faut qu'ils disent ou ils ont planqués leur petite sœur...Elle est très souvent la première sur le terrain, souvent avant même que le sang ne coule, et c'est pour cela qu'elle est montée rapidement en grade et que ces supérieurs l'écoute sans trop râler, même quand ces méthodes ne semblent pas adaptées à la situation.

En ce qui concerne ses pouvoirs, ce fut difficile dans un premier temps, surtout lorsqu'il fallait parler à des gens, commencer par le début et terminer par la fin, voir répondre au questions après qu'elles soient posées. Surtout que quand les gens refusent de les poser ensuite, ça lui fout un mal de crâne pas possible, l'univers n'aime pas les tricheurs.Avec le temps elle parvint à s’accommoder de ces problèmes de planning et à les exploiter et ils devinrent de plus en plus rares.