« Approchez, approchez. Venez découvir le grand magicien et ses tours sensationnels. Vous n'en croirez pas vos yeux, Voiciiii le grand, le seul et l'unique... Dogmersfield »

Soudainement, ça bouge. J'ai du mal à me tenir de là où je me trouve. Je suis coincé dans ce cylindre à peine espacé pour que je réussisse à tenir à l'intérieur, mais je fais mon maximum pour ne pas sortir ne serait-ce une patte. Même si ça n'arrête pas de tanguer. Je m'agite légèrement, marchant avec vivacité sur se faux gazon noisette pour demander d'arrêter de bouger aussi vivement et montrer que je ne tiendrais pas longtemps. C'est que j'étouffe à l'intérieur ! J'entends les applaudissements, les hurlements. Et soudainement, j'aperçois de nouveau la lumière qui m'éblouit et me réchauffer, peut être un peu trop. Je bas des ailes et je croasse, comme il avait été prévu de faire. Là alors, les applaudissements augmentent en brouhaha et je sens la tête ou je me trouve se baisser : Dogmersfield s'incline devant les acclamations. J'en profite alors pour m'envoler à quelques mètres du sol, avant de planer et faire un tour afin de me présenter au publique pour finalement aller me percher sur un perchoir prévu pour le spectacle afin de me reposer juste le temps que le show se déroule comme il a été prévu de se faire. Puis le-dit sorcier me rappelle à nouveau même s'il n'a pas vraiment besoin de le faire, je sais comment agir. Je rentre alors dans une cage à oiseau, assez grande et surtout longue pour y contenir un homme. Il referme calmement, montre que c'est une véritable cage et qu'elle n'est pas truquée. A ce moment, je me concentre donc pour l'étape qui va suivre, celle où il va placer un drap bordeaux pailleté dessus avant de vivement la retirer. Seulement quelques secondes s'écouleront. Peut être une ou deux, pas plus... Avant que je ne reprenne ma forme originelle. C'est l'agitation dans la foule, tout le monde est conquis. Personne n'a vu ce qui s'est passé, tous sont comblés. Ce soir, on a emporté le public dans notre monde si merveilleux que pouvait l'être le cirque... Encore une fois.

Et cela recommençait quotidiennement lorsque la nuit tombait tandis que je m'occupais le jour en aidant les autres artistes. Je n'ai jamais eus un grand rôle dans la troupe. J'étais toujours l'ombre des autres bien que j'étais peut être le plus important de tous... Surtout important pour ce magicien qui avait le culot de me considérer par moment pour un moins que rien... Néanmoins, je me satisfaisais de cette situation. Je l'appréciais même. Je pouvais être ce que je voulais et je pouvais même le dévoiler ouvertement sans avoir de problèmes comme le rappelait souvent le Mr. Loyal de notre troupe. Mon père.

Bien qu'il ne possédait pas de mutation, jamais je ne m'étais posé de questions. A vrai dire, il était ce genre d'homme perfectionniste, n'hésitant pas à se montrer par moment strict voir très violent pour que tout soit en ordre... Les mutants étant par moment victimes d'injustices je m'étais finalement dis qu'il avait simplement de la chance n'être né humain, point. De la même manière, je faisais tout pour qu'il soit fier de moi, dépassant par moment mes limites et risquant ma vie lors de nombreuses cascades que je ne voulais pas forcément faire. C'est dans le chant et la danse que finalement je trouvais ma place parmi les autres artistes en plus de rester l'accessoire du magicien Dogmersfield. Peu à peu, je me fis connaître et j'eus même quelques fans ! ...Que demander de mieux ?

C'était le paradis ! Je nageais en plein bonheur et pourtant, deux évènements me poussèrent à fuir le cirque. Le premier, ce fut d'apprendre que le-dit père n'était pas en fait le miens. Il m'avait tout simplement acquis... Comment ? Pourquoi ? Je n'en savais rien, mais cette simple révélation suffit à avoir de la méfiance envers lui et les autre. C'est ma rencontre avec une jeune fille qui assista à l'un de mes spectacles et les sentiments que l'on ressentait l'un pour l'autre qui m'eut donné l'idée de tout quitter pour fuir ensemble. J'eus tenté la première fois, mais Mr. Loyal n'a pas hésité à me faire du mal et user du fouet normalement utilisé lors des tours de domptages de lions et de tigres pour m'enlever cette idée, selon lui saugrenue, de la tête. J'étais donc resté à l'intérieur du cirque et cette jeune fille était donc repartie, pensant que j'avais fais un choix entre elle et mon job et qu'il a été en faveur de ma famille qui n'en était plus vraiment une. C'est pour cela que lorsque j'atteignis mes vingt cinq ans que je décidais de fuguer en pleine nuit alors que tout le monde dormait. Aujourd'hui, à vingt sept ans, je vis au jour le jour en pleine rue, de la même manière qu'un animal errant.

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