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 The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko]

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MessageSujet: The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] EmptyDim 26 Oct - 21:19

Le vieil homme poussa péniblement la porte d'entrée du bar, attirant sur lui les regards des clients les plus proches de la sortie. La musique, provenant d'une estrade où se produisait la jeune femme qu'il était venue retrouver, meubla le grincement des charnières, ainsi que le claquement sec du battant quand celui-ci revint se caler contre sa chambranle. Un peu tremblotant, manifestement nerveux (ou Parkinsonien), l'octogénaire resserra les pans de son manteau gris clair contre son torse, comme pour se protéger du froid, alors qu'il régnait dans le bar une atmosphère chaude et conviviale. Au milieu de ce décor moderne, parsemé de reproductions de peintures accrochées ça et là pour ajouter un cachet discret au mobilier résolument actuel, le nouvel arrivant faisait tâche, avec son air perdu et son chapeau de la décennie passée. Pour un peu, on l'aurait volontiers confondu avec un pervers, un détraqué squelettique, aux yeux bordés de paupières lourdes, et aux doigts frétillants de se promener partout, cherchant à se poser dans son coin sombre pour dévorer d'un regard lubrique les jeunes femmes assises au comptoir. L'éclat éteint de ses yeux gris bouffis et entourés de plusieurs cercles de rides luisait d'une manière dérangeante, dans la pénombre du bar, qui ne devait son éclairage qu'aux lampes tamisées chargées d'assurer une ambiance réconfortante et chaude dans le débit de boissons.

« Hey, pépé ! »

Un imposant trentenaire, le visage orné d'une épaisse barbe blonde, et les bras croisés sur un torse musculeux, se posta entre le vieil homme et le reste du bar. Péniblement, l'interpellé redressa la nuque pour planter un regard inquiet dans les prunelles sombres de son interlocuteur colossal.

« T'avises pas d'embêter la clientèle, pigé ? Si j'entends la moindre plainte à ton sujet, je ne poserai pas de questions : tu prendras l'express, direction la porte. On se comprend ? » Avertit l'homme d'une grosse voix grave, en appuyant son index sur le torse maigrelet de l'octogénaire. Celui-ci opina frénétiquement du crâne.

« Bien sûr, bien sûr ! Ne craigniez rien : je venais juste suivre le match, pas causer de problèmes. Ma télé ne marche plus... » Baragouina Erik d'une voix chevrotante, en pointant son propre index vers l'écran plat suspendu près du comptoir, qui rediffusait le dernier match des Giants.

Pour la forme, Barbe-Blonde souffla par ses narines, tel un bœuf condescendant, puis fit mine de consentir à laisser le vieil homme passer. Ôtant son chapeau dans un geste de reconnaissance, son aîné afficha un petit sourire de circonstance, dévoilant au passage deux rangées de dents usées, et s'élança à petits pas mal assurés pour commander au comptoir. Dès que son visage passa entre deux sources de lumière, et put profiter d'un voile d'ombres, Magneto laissa tomber son masque de vieillard intimidé. L'espace de quelques secondes, il redevint Magnus, souverain de Genosha, maître du magnétisme, et leader redouté de la Confrérie ; celui qui ne craignait rien ni personne, et surtout pas un pathétique humain de pacotille. Puis son trot poussif le ramena à la lumière, et il se força à reprendre une expression contrite, évitant de poser son regard sur l'artiste jouant en live dans le bar. Mieux valait qu'Elvira ne le reconnaisse pas trop tôt...


* Aveugles et sourds... Il s'en faut d'un rien pour les tromper, pour les maintenir dans leurs illusions... Oh, Charles ! Comme je te plains, d'avoir à veiller sur d'aussi vulnérables brebis. * Ricana en son for intérieur l'ami de longue date du professeur Xavier, en s'accoudant maladroitement au comptoir couleur acajou. Repérant le vieux bonhomme qui s'installait, le barman préféra prendre les devants, et prévint sèchement :

« Hey... Si vous ne pouvez déjà plus tenir debout, vaudrait mieux éviter de commander, l'ami. »

Deux prunelles vitreuses, mais sévères, toisèrent en silence le jeune homme de permanence au service. La petite bouche ridée d'Erik se plissa de mécontentement, mais il n'éleva pas la voix pour autant. Calme, posé, son timbre fut couvert par les notes jouées par Elvira sur la scène. Heureusement pour le barman, la proximité entre eux fit qu'il entendit malgré tout ce que lui rétorqua son client.

« Je ne boirai rien. En revanche, quand la jeune femme qui joue ce soir viendra se désaltérer, vous lui servirez un martini de ma part. Je serai assis là-bas, si elle demande d'où vient le verre. » Précisa le vieil homme de confession juive, en désignant la partie la plus à l'écart du bar, où personne ne s'installait, car on y était trop loin de tout, et à moitié dans le noir.

Dubitatif, le barman lâcha en haussant les épaules, et se permit une remarque un rien sardonique avant de partir prendre d'autres commandes :


« C'est votre argent, après tout. Mais n'espérez pas trop, mon vieux. J'ai entendu dire qu'elle préférait les mecs nés après la seconde guerre mondiale. »

Pour lui-même, Erik contra, en s'autorisant un petit sourire narquois :

* Ooooh... Vous pourriez être surpris par l'intérêt que me porte certaines jeunes femmes, mon garçon... *

Une lueur malicieuse raviva l'éclat métallique des iris du mutant de Leipzig, qui se parèrent d'une teinte comparable à du mercure. L'œil plissé d'un air polisson, Magneto pivota sur-lui-même pour toiser, les sourcils relevés d'un étonnement poli, la foule des clients qui pouvaient le dévisager sans réussir à le reconnaître. Du terrible meneur de la Confrérie, on connaissait surtout le heaume de métal poli, la voix de stentor puissante et vive, le costume d'un gris sombre et terne, complété de bottes et de gants d'un mauve presque noir, ainsi que la courte cape d'étoffe luisante, rubicond comme une coulée de vin passée au soleil. On l'imaginait, flottant dans les airs, le visage au trois-quarts recouvert de son casque, la silhouette droite et fière, l'allure résolue, commandant aux métaux avec aisance. La majorité des témoins le mettait dans la soixantaine ; peu se souvenaient de la couleur de ses yeux, et encore moins pouvaient donner la teinte de ses cheveux (on le décrivait fréquemment chauve, d'ailleurs). Tant et si bien qu'une fois son costume laissé derrière lui, dépossédé de sa protection contre les pouvoirs télépathiques, et vêtu de vêtements normaux, Magneto se fondait aussi aisément dans la foule que Mystique.

* Marcher incognito parmi les mortels, pour les observer de près dans leurs imperfections, leurs travers... Passer inaperçu, alors qu'on est tellement supérieur à la masse... C'est donc cela, que ressent Dieu, quand il se plait à évoluer sur Terre ? *

Tout à ses considérations théologiques, Erik n'en négligea pas pour autant de s'installer à la place qu'il s'était choisie, positionnant son fauteuil face à la scène, avec une lenteur exagérée. Son manteau gris comme la fumée d'un feu de forêt échoua sur le dossier de sa chaise, dévoilant le plus banal des pull à motifs en losanges, et un pantalon noir sans éclat. Ses cheveux lui formaient une masse à peu près disciplinée sur le crâne, mais là où il avait choisi de s'installer, la mauvaise luminosité empêchait presque de s'en rendre compte. Barbe-Blonde ne s'étonna même pas de le voir se placer là où il ne pouvait absolument plus suivre le match, et rapidement, le reste du monde oublia la présence de ce vieillard terne, silencieusement ramassé sur lui-même. Distraitement, le mutant déguisé se mit à suivre la mélodie jouée par Elvira, pianotant de la main sur le dessus de sa table tout en oscillant doucement du chef au gré des accords. Avec un sourire appréciateur, Magneto constata que la jeune musicienne n'avait rien perdue de son talent.

* Mais avez-vous perdu de vos illusions, ma chère ? *

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MessageSujet: Re: The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] EmptyLun 27 Oct - 19:26

Magneto & Checkmate ♦ The drums of war are rumbling ♦

En dépit de ce tragique évènement qui lui avait ôté sa famille y a de cela six ans, en dépit de la lourde dépression dans laquelle elle était entrée et dont elle n’est pas encore totalement soignée, en dépit de ces années entières passées à broyer du noir, se cacher, se terrer dans ce petit appartement qui était devenu une sorte de grotte avec les temps, la jeune mutante tentait tant bien que mal de redresser la tête, de trouver un sens à sa vie, mais surtout de profiter des quelques bons moments que lui réserve son existence… Car après tout l’on ne peut pas changer le passé n’est-ce pas ? Quoi que …

Ce fût par un réveil bien matinal que débuta la longue journée de la jeune mutante. Non pas qu’elle ne soit attendue de bonheur au bar, d’autant plus qu’aujourd’hui elle allait s’armer une nouvelle fois de sa guitare sèche et allait jouer pas moins d’une bonne heure le soir venu. Autrefois lorsqu’elle n’avait que son activité de serveuse elle travaillait en moyenne 50 heures par semaine, mais depuis qu’il lui a été offert la possibilité de s’illustrer dans son art de prédilection son nombre d’heures de travail a nettement baissé, en revanche son salaire a eût tendance à grimper. Que demander de plus ?

Présente au bar entre 13 et 17h heures,  elle eût à faire au rush de 14 heures, vous savez cette fameuse heure où tout les gens tentent de trouver un endroit où déjeuner au dernier moment. Son bar étant réputé pour ses hamburgers ainsi que son large choix de bière, il y avait foule à toute heure du jour et de la nuit… Et qui dit foule dit… Pourboires.
Ses quatre heures de service furent intenses, mais elle en vît le bout avec un joli pactole ramassé sous forme de pourboires plus ou moins généreux. Elvira n’est peut-être plus la jeune femme sociable qu’elle avait été autrefois mais elle sait très bien user de ses charmes lorsque l’occasion s’y prête, et de ce fait elle récoltait souvent de généreux pourboires et parfois même un numéro de téléphone en bonus.

Vivant à proximité du bar, elle ne tarda pas à rentrer dans cet appartement qu’elle considérait comme sa grotte et alla se faire couler un bon bain chaud, s’emparant au passage d’une bonne bouteille de rouge et d’un verre a pied, elle se dirigea ensuite en direction de son ordinateur afin de lancer un peu de musique et les trente prochaines minutes furent sous le signe de la détente.

Un épisode de série plus tard, elle devait d’ores et déjà aller se préparer pour ce soir. En effet, on l’attendait à vingt heures pétantes pour commencer son set qui allait durer environ une heure, mais parfois cela s’allongeait un peu et pouvait atteindre la bar des une heure et trente minutes. Tout allait dépendre de l’ambiance, encore une fois.
Ce soir elle avait prévu de choisir quelques morceaux de musique country, un peu de rock et même un soupçon de jazz. Bref il y en aurait pour « presque » tous les goûts.

Effectuant le cour trajet qui séparait son appartement du bar où elle bosse depuis maintenant six longues années, sa guitare sèche accrochée en bandoulière, la jeune femme qui avait prit le soin d’enfiler un jean noir pourvu de quelques trous, un t-shirt à l’effigie des Ramones et un perfecto en cuir qui lui avait coûté un bras, s’interrogeait une nouvelle fois sur son avenir… Pour le moment cela lui convenait mais qu’en serait-il dans 5 ans ? Dans 10 ans ? Allait-elle enfin se décider à tenter de faire carrière dans la musique ? Allait-elle trouver un projet ? Tant de questions qui demeuraient sans la moindre réponse pour le moment…
Mais trêve de songerie, l’heure était à la musique !

Alors qu’elle prenait ses aises sur le tabouret haut installé sur la petite estrade à proximité du comptoir, elle réglait la hauteur du micro, et salua alors les personnes présentes dans la salle ce soir.

Bonsoir Manhattan ! Si vous avez envie d’un rencard avec moi, commencez donc par me payer un verre, ensuite on verra… Mais pour le moment il faudra vous contenter de mes beaux yeux ainsi que de ma douce voix ! Conclura-t-elle en  laissant apparaître un large sourire sur son joli minois.
Guitare à la main, elle entama donc le premier air de la soirée… Elle avait décidé de commencer en douceur avec une musique qui lui tient particulièrement à cœur. Cette musique là.

Il s’écoula pas moins d’une bonne demi-heure avant qu’elle ne ressente le besoin de se reposer un peu la voix. La mutante prit alors la direction du comptoir afin d’aller s’hydrater la bouche, faisant tournoyer dans sa main gauche cette pièce d’échec qui avait traversé tant d’épreuves avec elle, et arrivant finalement à la hauteur du serveur qui n’était autre que son boss, elle s’apprêtait à passer commande mais celui-ci prit les devants.

Du Martini vraiment ? Il veut m’empoisonner c'est ça ?

Son boss manqua de s’étouffer de rire et sachant très bien ce qu’elle allait lui demander ensuite il prit une nouvelle fois les devants en allant chopper une bouteille de vodka afin « d’améliorer » le breuvage qui était déjà pourtant pas mal alcoolisé.

Ah bah voilà c’est bien mieux comme ça ! Merci Gary… S'exclama-t-elle en tapotant amicalement l'épaule du quadragénaire.

Elle n’avait pas remarqué ce vieil homme qui s’était exilé dans un coin de la pièce, mais en y prêtant attention elle eût une impression de déjà vu. Pourtant lorsqu’elle l’avait vu la dernière fois il avait bien plus fière allure qu’aujourd’hui. Nul besoin d’être clairvoyant pour comprendre qu’il cherchait juste à passer incognito, et c’était plutôt réussi à vrai dire.

Sirotant son verre en marchant, elle ne quittait pas le vieil homme du regard et se demandait bien pour quelle raison il était venu ce soir. Si ses souvenirs sont bons, elle avait était très claire quand à sa décision. Elle avait refusé de rejoindre ce qu’il lui avait paru être une sorte de secte dont les ambitions étaient on ne peut plus douteuses. Mais c’était il y a maintenant six ans, a l’époque elle était en plein deuil, elle n’avait plus goût à rien … Aujourd’hui son état n’est pas nettement meilleur mais  elle a eût le temps de prendre du recul, alors qui sait… Peut-être se montrera-t-il plus convaincant cette fois-ci … En tout cas la présence de ce mutant à la funeste renommée avait piqué sa curiosité et elle avait hâte d’entendre ce qu’il avait à lui dire.

Vous ici ? L’interrogea-t-elle tout en prenant place en face de lui.

Quel mauvais vent vous amène … Erik ? Erik c’est bien ça ?

Sa mémoire à long terme était quasi-infaillible, et la musique n’est clairement pas étrangère à cela.  Désormais la balle était dans son camp…

Ah au fait si vous pouviez éviter les boissons de fillettes à l'avenir... Ça ne me réussit pas trop à vrai dire !
Levant son verre comme pour porter un toast, elle prit conscience à cet instant précis que le vieil homme n'avait pas commandé le moindre breuvage.Tant pis pour lui...
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MessageSujet: Re: The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] EmptyMar 28 Oct - 11:32

Erik avait pensé tomber juste, en offrant un martini à la jeune femme. Hélas, ses connaissances des mœurs de la jeunesse dataient, en dépit de ses efforts pour rester à jour. Pour le vétéran du siècle passé, peu de femmes buvaient de la vodka (à l’exception notable des russes...), et en offrir à l'une d'elles revenait à lui ôter toute féminité. Les temps changeaient, encore et toujours... Ce petit impair ne dissuada cependant pas la musicienne de venir parler à son débiteur, la jeunesse demeurant aussi curieuse qu'au temps jadis. Sans même attendre d'y être invitée, Elvira s'installa face à Magneto, geste que ce dernier prit pour une preuve de confiance. Si elle s'était méfiée de lui, l'artiste s'en serait tenue à rester debout, prête à s'éloigner et à partir.
Mais ce pouvait également être une simple évolution dans le comportement des femmes modernes : une témérité à toute épreuve (stimulée par un peu d'alcool).


Vous ici ? Quel mauvais vent vous amène … Erik ? Erik c’est bien ça ?

« Seulement quand je suis dans un bar. » Précisa, avec une ébauche de sourire, l'intéressé d'un ton entendu, qui constata non sans joie qu'il n'avait pas affaire à une idiote.

Erik ramena ses mains devant lui, tandis que sa cadette se fendait d'un commentaire sur son choix maladroit de boisson.


Ah au fait si vous pouviez éviter les boissons de fillettes à l'avenir... Ça ne me réussit pas trop à vrai dire !

« Ce doit être parce que vous n'êtes plus une fillette... » Répliqua du tac-au-tac Magnus, non sans se permettre un rictus dubitatif. « ...Ou... Que vous vous figurez ne plus en être une. » Compléta-t-il plus sévèrement, en posant un regard inquisiteur sur la mutante qui, en six ans, s'imaginait avoir réellement mûri.

Certes, il y avait dans le fond de ses iris une solidité absente, auparavant. Le moindre son ne semblait plus la faire sursauter, et la tension perpétuelle crispant ses épaules s'était évanouie, mais Erik savait d'expérience que la rage ne s'envolait pas si rapidement. Malgré l'assurance qu'elle affichait, Elvira conservait des cicatrices à vif, de celles qu'on ne pouvait effacer, même en se dédiant corps et âme à la musique.


« Enfin... Je ne suis pas venu ici pour vous faire la leçon. » Reprit d'un ton radoucit le leader de la Confrérie avec un sourire de gentil grand-père, en chassant de ses yeux la lueur désapprobatrice qui y brillait juste avant. « Ce serait bien présomptueux de ma part. Et puis, le... "Mauvais vent" qui m'amène, n'est pas de cette nature. »

Dans le dos de son employée, Gary dévisagea avec un air étonné, presque perturbé, l'octogénaire qui devisait tranquillement avec la joueuse de guitare. Magneto ne lui accorda pas un regard, se doutant très bien de ce qui allait se passer. Le barman attendrait certainement quelques minutes, mais si la conversation se prolongeait un peu trop à son goût, il enverrait Barbe-Blonde vérifier qu'Erik n'était pas en train d'harceler Elvira. Prévisible.

* Combien de personnes dans ce bar se doutent que notre jeune artiste peut parfaitement se défendre seule ? Une ? Deux tout au plus ? *

À en juger par l’excitation qui régnait près de l'écran plat, l'équipe de football de New-York devait mener, lors de la retransmission. Plusieurs spectateurs assidus poussaient de hauts cris, saluant chaque exploit des giants avec une ferveur propre aux supporters. Personne ne songea à zapper sur le bulletin du soir, qui devait énumérer avec une indifférence sordide le nombre d'incidents imputés à un ou une mutant lors des dernières vingt-quatre heures.

« Vous me semblez être en bonne santé, mademoiselle Kovalenko. » Embraya sans aucune transition le maître du magnétisme, sur un ton de conversation. « Tâchons de repartir sur des bases saines, voulez-vous ? Pourquoi ne commenceriez-vous pas par me parler de ce que vous êtes devenue ? De l'eau a coulé sous les ponts, depuis notre dernière... Discussion. Vous devez avoir énormément de choses à m'apprendre. Notamment concernant la manière dont vous avez choisi d'utiliser vos compétences. Je sais déjà que vous n'avez pas renié votre penchant pour les instruments, mais qu'en est-il du reste ? »

De biais, le vieil ami de Charles Xavier glissa un regard sur son interlocutrice, plus précisément vers la main gauche de cette dernière, qui tenait fermement son précieux totem. L'indication silencieuse se passait de sous-titres. Magneto avait immédiatement commencé à réfléchir aux multiples applications des facultés de la jeune mutante, qu'il pressentait née pour l'action. Elle n'aurait pas été la première jeune femme qui, après avoir perdu ses parents dans un accident tragique, se serait lancé dans une vendetta personnelle. Erik cherchait juste à vérifier s'il pouvait jouer la carte de la formation, avec Elvira. Dans le cas contraire, il ne doutait pas de trouver d'autres angles d'attaque.

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MessageSujet: Re: The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] EmptyMer 29 Oct - 14:19

Magneto & Checkmate ♦ The drums of war are rumbling ♦

Il est difficile pour elle de savoir si elle est heureuse ou pas de recroiser la route du leader de la confrérie après toutes ces années…   De longues années de galère, mais au fond elle avait parcouru un sacré bout de chemin durant ce laps de temps et mentirait si elle disait se sentir aussi mal qu’à l’époque. En réalité elle a reprit un certain goût à la vie, et se remet à faire des projets sur le long terme.

Elle l’avait interrogé sur les raisons de sa venue, mais au fond elle savait très bien le motif principal de sa venue. Il n’était pas venu pour ses beaux yeux, et c’est peut-être le seul dans ce cas ici…

La jeune mutante était loin d’être né de la dernière pluie et savait très bien que l’identité « mutante » de son interlocuteur risquait de faire quelques curieux si cela venait à se faire savoir, aussi elle décida de s’en tenir à son véritable prénom à savoir Erik.
Lorsque l’on a passé autant de temps retranché sur soi-même, et qu’on a même eu l’occasion de faire quelques années de prison, on apprend à tenir sa langue, à ne pas en dire trop, de peur que cela soit mal interprété et que ça finisse par nous nuire. On retrouve par ailleurs cette « qualité » chez la plupart des joueurs de cartes. Difficile d’envisager un bon joueur non doté d’une bonne maitrise du bluff n’est-ce pas ?

Le confrériste lui indiqua ensuite ne pas être là pour lui faire la morale. Il ne manquerait plus que ça franchement. D’ailleurs la jeune femme ne pu s’empêcher de lâcher quelques mots qu’elle espérait inaudibles pour le vieux mutant.

Encore heureux !

Enfin il allait lui dévoiler le motif de sa présence ici. Quel est donc ce « mauvais » vent qui l’a poussé à venir dans ce bar qu’elle considérait un peu comme sa deuxième maison depuis le temps ? Allait-il revenir à la charge pour la convaincre de rejoindre sa « secte » ? Sera-t-il plus convaincant cette fois-ci ? Elvira était impatiente de pouvoir avoir réponse à toutes ces questions.
Sirotant le breuvage contenu dans son verre, elle manqua de s’étouffer de rire tandis qu’Erik lui faisait savoir qu’il la trouvait en forme. C’est sur que s’il fait la comparaison avec le cadavre avec qui il s’était entretenu il y a six ans de cela, elle devait paraître en forme olympique… Et pourtant elle était fatiguée et comptait bien s’écrouler sur son lit dès lors qu’elle en aura fini avec son public.

Désolée de ne pas être en mesure de vous retourner le compliment Erik mais vous faites peur à voir avec un tel accoutrement. Votre tenue traditionnelle vous met nettement plus en valeur si vous-voyez ce que je veux dire !

Qui pourrait croire l’espace d’un instant que ce vieillard est en fait l’un des mutants les plus puissants encore en vie ? Personne… Sauf elle.

Les bras croisés sur la table, son regard émeraude figé dans celui du vieil homme, un léger rictus sur les lèvres et une étrange impression d’être épiée. Ce n’est pas la première fois qu’elle rejoint un homme à sa table et elle sait éperdument que son boss sera toujours là pour veiller sur elle, si seulement il savait de quoi elle est capable…  Tout ce qu’il sait c’est qu’elle a purgé une peine de deux ans, mais n’en sait pas plus.  Moins il en sait, moins il aura de raisons de douter d’elle.

Erik avait visiblement à cœur de rattraper le temps perdu, il voulait savoir tout de la vie de la jeune femme, savoir de quelle manière elle utilisait ses pouvoirs… Il ne voulait pas savoir la taille de son tour de poitrine non plus ?

Ce que je deviens hein ? Je survis dans cette jungle sauvage qu’est New-York et surtout je tente de profiter de mon existence… Voilà tout ! Pour ce qui est de…  ces choses-là   Conclura-t-elle en posant sa pièce d’échec sur la table. Disons que je m’en sers à bon escient... Sauf exceptions…  Son rictus se mua en un sourire malicieux.
Elvira n’avait aucune intention de déballer sa vie à cet homme qu’elle n’avait rencontré qu’une fois par le passé, mais loin de se montrer ennuyée par sa présence, elle espérait pouvoir en apprendre plus à son tour.

Très bien… Trêves de plaisanteries  mon très cher Erik… Il y a six ans nous avons déjà un entretien semblable, et il s’était soldé par un refus catégorique de ma part si j'ai bonne mémoire.
Laissant s’écouler quelques secondes comme pour inviter le vieillard à méditer sur ses dernières paroles, elle ajouta finalement.
Qu’est-ce qui vous fait penser qu’aujourd’hui je puisse remettre en question ma décision ? De l’eau a coulé sous les ponts comme vous l’avez justement souligné mais au fond de moi je suis toujours la même personne…

Etait-elle vraiment la même personne qu’il y a six ans ? Après avoir passé deux ans en taule, et 4 ans à travailler dans ce bar ? Oui et non… Elle n’était pas passé du noir au blanc mais il y avait bien eût des changements au fond. Elle avait notamment gagné en assurance, avait retrouvé des couleurs et surtout, elle avait désormais un casier judiciaire…






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MessageSujet: Re: The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] EmptyJeu 30 Oct - 15:15

Ce que je deviens hein ? Je survis dans cette jungle sauvage qu’est New-York et surtout je tente de profiter de mon existence… Voilà tout ! Pour ce qui est de…  Ces choses-là... Disons que je m’en sers à bon escient... Sauf exceptions…

* Prometteuse... * Ponctua mentalement Erik, ravi d'apprendre qu'Elvira n'avait pas complètement décidé d'enterrer ses dons avec le souvenir de ses parents. Le sourire qu'elle joignit à sa fin de phrase ne fit qu'accentuer l'impression qu'il lui en faudrait peu pour la décider à s'impliquer davantage dans la cause mutante.

Quand il lui avait demandé où elle en était, Elvira n'avait mentionné aucun autre projet que de survivre, et savourer ce qu'il lui restait de jours à vivre. Aucune envie de reprendre les études, ou de se dédier à la construction de sa propre école de musique, rien n'occupait son esprit sur le long-terme. La jeune femme vivait pour, et dans, le présent. Rien ne la rattachait à New-York qu'un travail facilement quittable, et il devait fréquemment lui arriver de se demander si le reste de sa vie ressemblerait à ce quotidien d'artiste de bar.


* La candidate idéale. * Décréta pour lui-même le persuasif meneur de la Confrérie, prêt à faire avancer son argumentaire.

Comme précédemment noté, Elvira ne manquait pas d'intelligence, et déduisit rapidement pour quelle raison l'octogénaire avait endossé son plus bel habit de vieillard décrépi. Pas aussi amusée que son interlocuteur par leurs échanges, elle coupa court aux préambules, pour jeter un pavé dans la mare en résumant assez efficacement dans quelle situation les deux mutants se trouvaient. Ils s'étaient déjà entretenus, avaient déjà eu l'occasion d'échanger leurs points de vue. Six ans plus tard, pourquoi vouloir une redite de la même discussion ? Magneto se redressa sur son fauteuil, plissant les lèvres pour faire claquer sa langue contre ses dents.


« La personne que j'ai eu en face de moi il y a six ans ne m'aurait jamais parlé de "profiter de son existence"... » Entama-t-il pour montrer qu'il doutait d'avoir affaire à la même Elvira Kovalenko. « Et ses six années ne se sont pas écoulées que pour vous, ma chère. Le monde a changé, évolué. Ce qui était vrai autrefois ne l'est plus, pour certaines choses. » Un instant, Erik se demanda si Elvira voyait déjà où il voulait en venir Lissant le plat de la table de sa paume, il reprit, sur un ton de présentateur météo : « Prenez l'île de Genosha, par-exemple... Il  a six ans, cet état-nation au large de l'Afrique avait à sa tête un certain David Moreau. Un spécialiste de la génétique, qui fit de Genosha une nation à l'économie florissante, épargnée par les luttes de pouvoir politiques ou les problèmes de santé. La vie y était douce... Sauf pour les mutants, qui y étaient traités en esclaves, exploités comme du bétail. Drogués, privés de leur libre-arbitre, chaque mutant se faisait référencer par un matricule, puis on l'instrumentalisait. Les électrokinésistes alimentaient Genosha en énergie, les télékinésistes servaient de main-d'oeuvre pour la construction de bâtiment, etc. Une économie entièrement basée sur l'exploitation méthodique des pouvoirs mutants. »

Extérieurement calme, Magnus enrageait d'avoir été incapable de régler le cas Moreau. L'homme s'était assuré une paix royale en érigeant une forteresse autour de sa personne, et en s'entourant de gardes du corps aussi lobotomisés que les victimes de Mesmero. Au moins, l'infâme généticien avait fini par être destitué. Par les X-men, ironie du sort.

« Il y a six ans, donc, aucun endroit au monde, et certainement pas Genosha, ne pouvait servir d'asile aux mutants... Et regardez où nous en sommes, aujourd'hui. L'île a été rouverte, confiée aux bons soins d'un nouveau gestionnaire, et ceux qui y étaient oppressés y sont désormais les seuls résidents autorisés. Voilà ce qui a changé, miss Kovalenko : notre planète dispose de son havre, pour les mutants. Un endroit où ils peuvent exister sans retenues, et vivre de la manière qui leur convient, au sein de la nation la plus riche et évoluée du globe. Genosha est un microcosme fourmillant d'activités : des technopathes y mettent chaque jour au point de nouvelles technologies, pyrokinésistes et hydrokinésistes travaillent main dans la main pour édifier sculptures, monuments, et rendre aussi habitacle que possible chaque mètre-carré, des troupes d'artistes unissent leurs compétences pour générer des spectacles plus vrais que nature... Chaque habitant apporte sa pierre à l'édifice, et est encouragé à faire ce qui lui plait. Genosha est l'exemple concret, l'illustration vivante, de ce que serait la vie sur Terre si, au lieu de se cacher, chaque mutant était libre d'utiliser ses pouvoirs. »

Du point de vue de Magnus, Genosha cristallisait toutes les attentes de son peuple. Mais le vieil homme connaissait le scepticisme des nouvelles générations, trop souvent trompées par des promesses factices. Baissant les yeux sur ses propres mains, ridées et aux veines saillantes, Erik tempéra :

« Je ne prétends pas que Genosha soit une utopie, loin de là. L'idéal n'est pas de ce monde, et, comme partout ailleurs, l'île a ses défauts. En revanche, il y a une chose que je tiens pour acquise : si rien ne s'y oppose, tout mutant aurait largement à gagner en venant s'installer là-bas. »

Pour ne pas trop en faire, Magneto n'insista pas outre mesure dans son appel du pied. La guitariste face à qui il se trouvait l'aurait prit pour une insulte à son intelligence. Plus incisif, en revanche, que ne l'aurait été son homologue télépathe, l'octogénaire força Elvira à étudier sa position sous un certain angle. Se penchant vers l'intéressée, il souffla, avant d'embrasser dédaigneusement du regard le reste du bar :

« À moins qu'il ne se trouve ici quelque-chose que vous ne trouveriez pas sur Genosha... »

Matois, l'ex-cobaye réintégra sa position initiale, observant tous ces visages d'humains enfermés dans leurs routines pour s'éviter de penser à l'ennui de leur existence. Mutants et humains ne cessaient de s'opposer, et pour la première fois de leur histoire, les premiers disposaient d'un lieu où les seconds ne pouvaient les atteindre. Peut-être était-ce le début d'une nouvelle ère. Et si cela se révélait vrai, Magneto se tenait prêt à en faire profiter à un maximum de ses frères et sœurs mutants.

* Nous aurons un espace où nous développer. Un espace d'où préparer notre avènement en bonne et due forme. *

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MessageSujet: Re: The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] EmptyVen 31 Oct - 11:55

Magneto & Checkmate ♦ The drums of war are rumbling ♦




« La personne que j'ai eu en face de moi il y a six ans ne m'aurait jamais parlé de "profiter de son existence"... »

Il vient de marquer un point, c'est indéniable. Elle ne prenait pas forcément assez de recul sur la situation qui est la sienne. Elle revenait tout droit de l'enfer au fond, elle n'était pas passée loin du pire, d'autant plus qu'à l'époque elle s'était même surprise à nourrir des idées suicidaires. Plus que de l'eau, c'est de la lave qui avait coulé sous les points durant ces six années, de la lave qui s’était muée en magma avec le temps et qui recouvrait le cœur fragilisé de la jeune femme qui s’était renfermée pour se protéger des autres, pour se protéger de ce monde extérieur qui lui avait tout pris, absolument tout pris.

« Et ses six années ne se sont pas écoulées que pour vous, ma chère. Le monde a changé, évolué. Ce qui était vrai autrefois ne l'est plus, pour certaines choses. »

Elle a tendance à l’oublier… Le monde d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a six ans, et si l’état de la jeune mutante s’était amélioré avec le temps, on ne pouvait pas vraiment en dire autant du monde… C’est la crise que voulez-vous ! Se contentant d'afficher une moue semblable à celle d'un enfant à qui l'on viendrait de faire la morale.

Et puis ce qui devait arriver arriva finalement. Le vieil homme avait préparé méticuleusement son argumentaire, vantant les mérites de son projet de manière persuasive et claire. Elvira ne se rappelait pas avoir été gratifiée d'un discours aussi bien ficelé lors de leur dernière rencontre et bien qu'elle ne comprenne pas entièrement les enjeux de cet ambitieux projet, il avait au moins le don de titiller sa curiosité.

« À moins qu'il ne se trouve ici quelque-chose que vous ne trouveriez pas sur Genosha... »


Hum... C'est pas bête comme argument ! De l'alcool ? Des histoires d'un soir ? De l'argent ? Ah oui tiens l'argent... Qu'en est-il au juste ? La jeune mutante s'apprêtait donc à rétorquer, après avoir réfléchi quelques instants à tout ce que venait de lui dire Magneto et certaines questions vinrent les brûler les lèvres, mais le vieil homme prit une nouvelle fois la parole avant qu'elle n'ai pu se lancer.

* Nous aurons un espace où nous développer. Un espace d'où préparer notre avènement en bonne et due forme. *



Hé bien pour rebondir sur vos propos Erik, il se trouve qu'ici on ne me paye pas des mille et des cents à vrai dire... Qu'en sera-t-il si je me décide à revenir sur ma décision Erik ?

Il y avait bien d'autres détails qui importaient au sujet de ce projet que lui soumettait le confrériste mais l'argent a toujours été sa priorité, et elle ne comptait pas faire d'exclusion même pour son altesse royale.

Enfin n'allez pas croire que seul l'argent compte pour moi non plus, même s'il est vrai que ça constitue une sorte de moteur depuis 6 ans... Je mentirais si je disais que votre projet ne m’intéresse pas, mais je suis perplexe quant à savoir si je suis prête à changer une nouvelle fois de vie je pense que j'en ai suffisamment bavé comme ça.. Non ?
Insistant volontairement sur le dernier mot, elle ne cherchait pas nécessairement à obtenir une once de pitié de la part du mutant mais était toutefois curieuse quant à la réaction qu'il pourrait avoir. Il avait là une bonne occasion de se montrer humain, et ainsi de marquer des points. Ce n'était pas un examen mais ça y ressemblait beaucoup en fin de compte. Magneto devait une nouvelle fois faire ses preuves, et cette fois-ci pour un modeste enjeu... Oui c'est ainsi qu'elle se considère. Elle n'est rien d'autre qu'un modeste enjeu...

La jeune femme connait parfaitement ses limites, et elle sait très bien qu'un tel changement d'environnement risque de l'affecter au début. Au fond elle s'est habituée à se petite vie sans accroches, à cette routine qu'elle pimente de temps en temps avec des parties de cartes, a ces soirées passées à jouer de la musique devant des gens plus ou moins alcoolisés. Ça peut paraître simple comme vie, et pas très folichon en fin de compte, mais c'est la vie qu'elle était parvenue à se construire sans l'aide de personne (ou presque) suite au drame qui l'avait forcé à tirer un trait sur sa vie passée alors qu'elle n'était âgée que de dix-neuf printemps.

Alors dites moi... En fin de compte qu'est-ce que j'y gagne moi dans l'histoire si je me décide à vous suivre Erik ?

Sirotant une nouvelle gorgée de son breuvage retouché, son regard braqué dans les iris de l’octogénaire, elle ne savait plus du tout quoi penser de tout cela. Il y a encore 5 minutes elle savourait sa vie, et désormais voilà qu'elle était en plein doute. Était-ce vraiment la vie qu'elle désirait? N'avait-elle pas plus d'ambition que ça ? Ne rêvait-elle pas de grands desseins ? Il y a  cinq minutes elle était persuadée que Magneto ne parviendrait pas à la convaincre et voilà qu'elle se mettait à peser le pour et le contre, et force et d'admettre que sa vie actuelle était bien loin de n'avoir que des avantages.




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MessageSujet: Re: The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] The drums of war are rumbling [Elvira Kovalenko] EmptySam 1 Nov - 21:35

Hé bien pour rebondir sur vos propos Erik, il se trouve qu'ici on ne me paye pas des mille et des cents à vrai dire... Qu'en sera-t-il si je me décide à revenir sur ma décision Erik ?

Un haussement de sourcil stupéfait de la part de son auditeur incita Elvira à rectifier son propos juste après.

Enfin n'allez pas croire que seul l'argent compte pour moi non plus, même s'il est vrai que ça constitue une sorte de moteur depuis 6 ans... Je mentirais si je disais que votre projet ne m’intéresse pas, mais je suis perplexe quant à savoir si je suis prête à changer une nouvelle fois de vie je pense que j'en ai suffisamment bavé comme ça.. Non ?

Lentement, Magneto cala son menton contre son poing, expirant à fond (un son feutré que le brouhaha ambiant masqua sans peine). Les poches qu'il avait sous les yeux lui firent comme de larges cernes, sous l'effet du contraste d'ombres et de lumière, quand il inclina la tête sur le côté pour considérer posément la jeune femme. Intérieurement, il digéra ce qu'il venait de découvrir sur la mélomane châtain.

* Indécise, sans repères, notre jeune amie se rabat sur une valeur sûre pour définir ses priorités... Signe qu'elle ignore quelles sont ses priorités. De la même façon qu'elle renie ses propres capacités. Parfait. *

Les mutants perdus, qui se cherchaient une place dans le vaste monde, constituaient une proie de choix pour Erik. Jamais mieux à l'aise que dans le rôle du mentor éclairant la pensée d'autrui, Magneto savait aussi bien respirer qu'insuffler sa vision des choses à un auditeur non-réticent. De ce point de vue, Magnus ressemblait énormément à un gourou de secte, prompt à infuser son opinion dans le crâne de ses fidèles, jusqu'à les convaincre qu'il s'agissait de leurs propres pensées. Toutefois, le vieux mutant - contrairement à son ami de longue date - n'œuvrait pas avec une douce compassion.

« Nous parlons d'un déménagement, mademoiselle Kovalenko. Pas d'un envoi au front, ou d'une séance de torture. Vous devriez y survivre... » Grinça avec aigreur le maître du magnétisme, qui avait du mal à comprendre en quoi l'idée de s'installer à Genosha pouvait apparaître pénible, ou difficile. « D'autant que, si je lis convenablement entre les lignes, vous ne laisserez à New-York ni petit ami, ni travail irremplaçable, ni loisirs ou occupations qui soient introuvables sur l'île. Votre unique réaction à l'idée de quitter cette ville fut de me demander par combien votre salaire actuelle serait multiplié. Une préoccupation assez prosaïque, mais passons... Je ne suis pas juge. »

Au seul timbre de sa voix, on pouvait deviner qu'Erik puisait dans ses ressources mentales pour ne pas se lancer dans un sermon. Son regard s'écarta du visage d'Elvira comme on fuirait des yeux un appétissant gâteau durant un régime strict, et d'infimes tressautements de ses muscles faciaux trahirent une retenue de la part de l'octogénaire. À la décharge du déporté juif, il fallait souligner que les circonstances s'étaient très précocement chargées de lui enseigner que l'argent ne faisait pas le bonheur, et provoquait plus souvent des catastrophes que des miracles. Les Nazis qui vampirisèrent les juifs de leurs biens pour financer l'effort de guerre ; Schmidt, le fortuné docteur, à qui l'argent autorisait de nombreuses entorses à la déontologie ; l'ex-cobaye de Shaw n'avait qu'à effleurer sa mémoire pour tomber sur une illustration vivifiante des dérives liées à la cupidité.
Son interlocutrice, cependant, ne l'entendait pas de cette oreille, et fit savoir qu'elle voulait des éléments concrets pour alimenter sa réflexion.


Alors dites moi... En fin de compte qu'est-ce que j'y gagne moi dans l'histoire si je me décide à vous suivre Erik ?

* La sécurité ? Un environnement amical ? La possibilité d'accomplir quelque-chose de véritablement décisif ? * Envisagea rapidement Magneto, avant d'oublier ces arguments.

Elvira avait certaines attentes pour le futur. Des objectifs plutôt parcellaires, mais qui faisaient sens à ses yeux. Il pourrait palabrer pendant des heures, Magnus ne parviendrait pas à lui transmettre son expérience. La jeune mutante avait à apprendre seule certaines choses, notamment sur elle-même. Excepté lui offrir les moyens d'explorer ses horizons, Erik doutait de pouvoir accompagner l'orpheline guitariste dans sa démarche. Aussi se borna-t-il à cataloguer :


« Voyons... » Un froncement de sourcils songeurs accompagna sa courte réflexion. « J'aimerais éviter de sonner comme un vieux disque rayé qui tournerait en boucle. Financièrement, il va de soi que votre quotidien s'améliorera significativement (l'avantage d'habiter dans un pays en plein boum économique, où les dépôts de brevets sont quotidiens et les aménagements ultra-modernes). Évidemment, votre nouveau salaire dépendra du métier que vous choisirez d'effectuer à Genosha, mais puisque vos dons et leurs applications sont de facto considérés comme un service rendu à la communauté, vous débuterez obligatoirement avec de plus gros revenus. Et comme les loyers sont bas, même au sein de la capitale, vous pourrez dire adieu aux fins de mois difficiles. » Pas plus enjoué que s'il décrivait une course d'escargots, Magneto reprit de l'entrain en enchaînant : « Mais c'est la synergie qui y règne, qui rend Genosha véritablement unique au monde. Vous voulez être musicienne ? Des artistes se feront un plaisir de vous inclure dans leur troupe, accompagnant vos accords d'effets lumineux ou d'illusions plus vraies que nature pour divertir les insulaires. Vous décidez de changer de branche ? Un ou une acolyte (c'est le nom que se sont donnés les habitants) se fera un plaisir de vous former. Je pense en particulier à une femme, dans votre cas. Joanna Cargill. Une ancienne mercenaire free-lance, qui est devenue ambassadrice. Elle pourrait vous enseigner les bases du combat rapproché. Voire vous mettre en contact avec un téléporteur, puisque votre propre mutation s'en rapproche. Une fois à l'aise au corps-à-corps, et vos autres talents affûtés, je vous prédis une carrière fructueuse, comme membre des forces de l'ordre, ou en tant qu'indépendante (le mercenariat est une profession idéale, pour qui cherche un bon salaire). J'ajouterais que tous les nôtres n'ont pas la chance de passer aussi inaperçus que vous, mademoiselle Kovalenko, et que le monde est rempli de David Moreau potentiels. Songez au bien que vous pourriez faire, une fois entraînée. »

Au-delà de l'appât du gain, c'était une vocation, que l'orateur chercha à susciter auprès d'Elvira. Une motivation solide et tenace, qui l'ancrerait à Genosha (puisqu'il était facile de promettre toujours davantage d'argent à autrui ; lui offrir une cause plus intéressante à défendre devenait déjà plus compliqué).
Installant ses doigts en croisillons pour y appuyer son menton, Erik précisa, par mesure de précaution et pour chasser toute mésentente :


« Soit dit en passant... Acolytes et confrères sont deux groupes différents. Il est aussi possible d'habiter sur Genosha sans appartenir à la Confrérie que de résider à New-York sans être démocrate. C'est d'ailleurs le cas de la majorité des insulaires, qui mènent leur vie comme ils l'entendent.
Néanmoins, je ne suis pas là pour vous forcer la main. Si vous estimez qu'il vous en coûtera trop de venir vous installer sur Genosha, et que vous préférez vous cantonner à un quotidien douillet, libre à vous. Je vous laisserai savourer tranquillement cette existence palpitante. »
Ironisa Magneto, qui ne prévoyait pas de s'éterniser dans un bar rempli de sapiens.

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